Un peu d’histoire
Tabriz est une grande ville active à 1350 m d’altitude près du lac d’Ourmia. Il est facile par les réseaux routiers de se rendre à Téhéran, qui se trouve à 500km. Tabriz se trouve également à 150km de la frontière soviétique et compte environ 1 600 000 habitants.
La région de Tabriz bénéficie d’étés doux et d’hivers froids, mais pas trop rigoureux. La ville est sur une zone sismique et a déjà été détruite cinq fois.
Tabriz aurait été construite en l’an 791. L’étymologie du terme Tabriz peut être interprétée comme la « ville qui élimine la chaleur ».
Jusqu’au IXe siècle, Tabriz ne fut rien d’autre qu’un village et prend une certaine importance à partir du Xe siècle lorsque un grand palais fut construit par Ibn el-Rawad sous le règne du calife el-Mota-Wakkil.
Sa position géographique a fait de Tabriz un point névralgique important pour toutes les populations qui ont occupés la Perse (les Seldjoukides, les mongoles, les Khan).
Tabriz possédait une grande bibliothèque et une très célèbre école de peinture et était donc un centre culturel important.
La ville a été conquise à mainte reprise pendant plusieurs siècles mais toujours décrite par ses détenteurs de ville d’une grande beauté.
Tabriz jouit ensuite de nombreuses années de tranquillité sous la domination de la dynastie Qadjar. En 1941, elle fut occupée par l’armée soviétique, qui créa un gouvernement autonome azerbaïdjanais très précaire et fut rendue à l’Iran peu de temps après, sans avoir vu diminuer sa prospérité ni perdu de son importance.
Le tapis de Tabriz
Tabriz fut une des plus importantes villes persanes pour les commerçants européens, grâce à la proximité des ports, en particulier celui de Trébizonde. La ville est alors un grand centre de production et d’exportation de tapis.
Le tissage des tapis à Tabriz remonte à la plus haute antiquité et présentent une grande variété de décoration. De plus, la demande internationale a rendu nécessaire l’utilisation de tous les motifs persans traditionnels de la décoration des tapis.
Dès la fin du XVIIIe siècle, de grandes manufactures employant un personnel de 200 à 300 tisserands s’organisèrent à Tabriz. Tisser chez soi, chose très fréquente dans tout le pays, représente actuellement un phénomène assez rare à Tabriz.
Plus que le dessin, c’est surtout la grande finesse d’exécution qui caractérise la production de Tabriz. Les Tabriz sont noués avec des nœuds symétriques. La chaîne est habituellement en coton composée de deux ou trois fils tordus ensembles. Pour certains modèles, elle est en soie, souvent polychrome, et les tapis prennent alors le nom de haft rangh, c’est à dire à sept couleurs. La trame est en coton et en soie ou en laine plus rarement. Les tisserands de Tabriz, sont parmi les plus habiles de tout l’Iran, et réussissent à maintenir une densité de nœuds très élevée. La finesse d’un Tabriz se mesure en radj, qui est une unité de longueur équivalant à sept centimètre environ. Dans un radj, il peut y avoir entre 25 et 70 nœuds. On trouve des tapis de 25×25, 35×35, et 40×40 pour l’exportation.
Il existe des tapis d’une finesse exceptionnelle, de 60×60 ou 70×70, avec un nœud au millimètre.
Les tisserands de Tabriz sont également connus pour leur rapidité car ils peuvent exécuter jusqu’à 12 000 nœuds par jours sachant qu’il est nécessaire de deux passages dans la trame.
C’est grâce à un instrument qu’ils utilisent, coupant et qui se termine par un crochet, que les tisserands sont très rapide. Ils s’en servent pour nouer la laine autour de la chaîne, puis ils coupent avec la lame les bouts de fils du nœud. A la fin de la journée, ils rasent avec des ciseaux recourbés le morceau de tapis qui a été exécuté au cours de la journée, en laissant le velours à une hauteur moyenne assez basse.
La laine utilisée pour les Tabriz est résistante et brillante. Elle provient du village de Maku au nord-ouest de la région, près de la frontière turque. Elles est encore aujourd’hui filée à la main et est très moelleuse.
Pour les tapis plus fins, la laine de jeunes chèvres est utilisée. La consistance du fil utilisé et la perfection du nouage rendent les tapis de Tabriz résistants, durables, compacts et légèrement rêches. Au cours du siècle dernier, de nombreux tapis en soies étaient noués et étaient de redoutables concurrents pour ceux produits par les manufactures d’Istanbul et Hereke.
Les Tabriz sont produits dans des formats extrêmement variables, allant de la petite taille aux grands formats. La teinture, jadis entièrement naturelle, est aujourd’hui presque toujours réalisée avec des couleurs synthétiques. Une des caractéristiques des Tabriz aux couleurs végétales, est le manque de brillant du velours, dû probablement à l’eau trop alcaline utilisée pour la teinture. La décoration et assez variée. Médaillons, écoinçons, dessins de vases, jardins, tapis de prières, motifs hérati. Il est aussi courant, dans les manufactures de Tabriz de nouer des tapis à figures, ornés de paysages ou de scènes de chasse. On a recensé à Tabriz plus de 16 000 métiers et 32 000 tisserands dans le centre et dans les circonscriptions voisines.