Le commerce des tapis à travers les époques

On peut remonter très loin les origines des premiers tapis berbères qui ont orné les sols et les murs de l’intérieur des tentes de peuples nomades. On peut sans crainte situer le début du commerce de tapis vers la même époque c’est-à-dire vers 3500 ans av. J.-C. en Asie centrale. Le commerce de tapis a toujours été florissant malgré quelques périodes difficiles. Découvrons ce marché et son évolution à travers les âges.

Le tapis : un patrimoine familial

image4Le tapis est apparu avec les premiers vêtements. Fabriqué avec de la laine de mouton et plus rarement en soie, sa confection pouvait durer plusieurs mois. Si les techniques de nouage traditionnel sont transmises de génération en génération dans les populations berbères, il en est de même aussi pour les tapis d’Orient qui ont une très longue durée de vie. Ils étaient considérés comme un patrimoine de grande valeur qui leur servait pour la fabrication des tentes ou à isoler leur habitat de l’humidité de la terre. Ces tapis exigeaient une laine épaisse souvent obtenue à partir des poils des chèvres. Mais la technique s’est affinée et il est devenu possible de créer des cloisons, des couvertures, des tapis de prière et bien d’autres accessoires utiles avec des tapis plus lisses. Ces tapis d’époque n’étaient donc pas juste beaux, mais aussi très utiles. Ils n’étaient donc pas à l’origine destinés à la vente.

Le début de l’import/export de tapis

Le tapis d’Orient avait déjà gagné ses lettres de noblesse et il est rapidement devenu une denrée rare qui orne uniquement les palais des rois et les châteaux de seigneurs. Le Moyen-Âge a donc vu le balbutiement des importations et des exportations de tapis depuis l’Orient et l’Asie vers l’Europe. Les rois et les hauts dignitaires d’Occident affichaient d’immenses tapisseries au même titre que les denrées rares et précieuses comme l’or, l’argent ou la soie afin d’asseoir durablement leur pouvoir. Les marchands de tapis étaient donc avant tout d’excellents négociants qui possédaient des comptoirs dans les plus grands ports leur permettant d’écouler plus facilement leurs marchandises.

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Du colportage à la boutique de tapis

C’est vers le milieu du XVIIème siècle que les premiers marchands de tapis ambulants ou colporteurs apparaissent et que le porte-à-porte fait son apparition. Le colporteur transportait un petit assortiment de tapis sur son dos ou dans une charrette. Cette méthode de vente permet désormais à des familles riches et aisées, à des familles bourgeoises et des nobles d’acquérir des tapis pour leur intérieur. Le privilège de posséder un tapis ornemental n’est plus désormais réservé à la seule élite.

Les boutiques de tapis renommées en France ont pignon sur rue. Ces enseignes favoris vendent uniquement des tapis de qualité, mais se diversifient depuis peu avec les prestations de restauration et de nettoyage de tapis dont elles détiennent le secret.

Les ventes aux enchères de tapis

La notion de luxe concerne désormais le tapis. Chaque pièce est en effet un produit unique et original. C’est dans cette période que se développe le commerce du tapis de luxe et qu’un acheteur d’un nouveau genre attire l’attention des commerçants spécialisés : le collectionneur. Au XXème siècle, les tapis authentiques et uniques sont les plus recherchés. Durant la deuxième moitié du siècle, plusieurs tapis ont été vendus à des milliers voire des millions d’euros par des maisons prestigieuses comme Sotheby’s.

Les années 90-2000 et ses nouvelles tendances commerciales

Dans les années 90, les producteurs et exportateurs de tapis traditionnels et de kilims ont dû adopter une nouvelle approche commerciale pour répondre à des problématiques plus contemporaines. Grâce au développement des manufactures, le marché est inondé d’imitations de tapis d’Orient produites industriellement. Le marché du tapis est également inondé de production en provenance de pays comme la Chine ou l’Inde.

Au début du XXIème siècle, une nouvelle vague de pensées et d’idéologies apparaît : la tendance bio et le développement renouvelable. Dans le commerce du tapis, on constate une nette augmentation de l’intérêt des consommateurs pour les produits respectueux de l’environnement. Ils misent davantage sur ces valeurs pour attirer la clientèle ou alors défendent de grandes causes comme la lutte contre le travail des enfants ou le commerce équitable.

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On sent également que les amateurs de tapis et les consommateurs en général sont plus sensibles au sort des peuplades à l’origine des tapis d’Orient et notamment à leurs revenus et leur mode de vie ancestrale menacée par la modernité.

L’e-commerce de tapis du XXIème siècle

Il faut dire que les habitudes de consommations ont bien changé de nos jours. En effet, aujourd’hui même les logis les plus modestes pouvaient s’offrir un tapis avec un bon rapport qualité/prix.

Les commerçants d’aujourd’hui comptent bien faire perdurer leur activité pour les siècles à venir. Certains d’entre eux ont su tirer leur épingle du jeu en utilisant les technologies modernes pour augmenter leur CA.

Ils utilisent internet comme vitrine pour exposer leurs pièces les plus luxueuses et précieuses. Ils utilisent les réseaux sociaux pour booster leur vente, attirer la clientèle et nouer de bons contacts. Le e-commerce permet à certains producteurs et exportateurs de rester dans la course.

Il faut dire que le commerce 2.0 et 3.0 de tapis sont nés parce que les commerçants de tapis ont été obligés de s’adapter. Les consommateurs du XXIème siècle ne se déplacent plus pour chercher un tapis puisqu’il leur suffit d’aller sur le net pour obtenir toutes les informations nécessaires. Ils peuvent même de nos jours, acheter un tapis depuis leur tablette ou leur Smartphone. L’achat de tapis en ligne représente aujourd’hui une grosse part de marché.

Des statistiques commerciales sur les tapis artisanaux sont fournies par différentes organisations nationales internationales comme le CCI afin de mieux déterminer les axes de développement du secteur dans les années à venir.