La fabrication du tapis

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En Anatolie, un des plus beaux cadeaux qu’une jeune mariée puisse faire à son mari et qui fasse partie de son trousseau est, sans nul doute, le tapis reflétant son propre talent artisanal.

C’est la raison pour laquelle les tapis apportés par la jeune fille, dans son trousseau, au domicile conjugal se gardent toute la vie et ne sont utilisés qu’en l’honneur d’invités « de marque ».

Ce n’est qu’en cas de véritable crise économique au sein de la famille que ces tapis sont vendus.

Les anciens nomades sédentarisés fabriquent également des tapis. La tapisserie est, de nos jours, une ressource financière supplémentaire pour des milliers de paysans. La femme continue à faire des tapis même après son mariage. Empêcher une femme turque de faire des tapis est, en quelque sorte, la priver de sa fierté. Les métiers à tisser continuent à fonctionner et à perpétuer cet art traditionnel et ces traditions historiques, en résistant au développement des nouvelles technologies.

Ces tapis qui, dans le temps, ornaient les palais des Sultans sont devenus, à notre époque, un moyen de placement financier.

La Fabrication

Le métier à tisser que l’on utilise en tapisserie a, approximativement, l’aspect d’un cadre en bois. Les fils de la trame sont enroulés sur le métier les uns à côté des autres, dans une position perpendiculaire, suivant la qualité et les dimensions du tapis.

Une fois la trame mise en place, on laisse un bout de fil pour le velours du tapis et on tisse ce qu’on appelle la chaîne.

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Ensuite, pour éviter aux nœuds de glisser on fait un tissage de kilim de 2 à 4 cm.

Quand toutes ces opérations sont terminées, on peut passer à la fabrication même du tapis.

L’artisan suspend ses petites pelotes de fils de différentes couleurs ainsi que le croquis du dessin qu’il pense exécuter, reporté sur un carton à carreaux à portée de sa main. Pour faire le croquis on utilise du papier millimétré adéquat à la qualité du tapis, et au nombre de nœuds que l’on projette de faire.

Sur ce papier millimétré on reporte le quart du dessin final pour des tapis comportant un modèle symétrique ou un motif central, et la moitié du dessin pour des modèles à « mihrabe ». Chaque nœud du tapis correspond à un carreau de la feuille millimétrée et on utilise la couleur qui est celle du carreau qu’on reporte.

La personne qui se met à tisser, s’assoit sur un petit tabouret et commence à exécuter son ouvrage du bas vers le haut. Au fur et à mesure que l’on avance, on fait glisser la partie tissée derrière le métier. Quand il a terminé une rangée de nœuds, l’artisan fait passer le fil placé horizontalement, appelé la trame, à travers les fils de la chaîne et serre les nœuds tant qu’il peut en appuyant dessus avec un instrument spécifique. Après chaque nœud, il coupe le bout de ce dernier à l’aide d’un canif puis aligne tous les nœuds en les coupant à la longueur du velours du tapis avec des ciseaux spéciaux. En tapisserie, en dehors des nœuds dits Gordes ou nœuds à la turque, on fait aussi des nœuds de Senneh ou des nœuds iraniens (nœuds simples) .

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Quand le tapis est terminé, on refait un tissage de kilim pour bien fixer les nœuds. On finit par faire une chaîne et on enlève le tapis du métier en coupant dans le sens de la trame. On lave le tapis avec de l’eau savonnée pour le nettoyer de la poussière qui l’aurait sali durant sa fabrication.