Très belle oasis située dans la province de Fars. Baignée de roses, plantée de toutes parts de vergers et de potagers, elle regorge de melons, pastèques, coings, citrons, cerises, abricots, pêches, raisins ; la renommée de son vin et de son miel n’est plus à faire. On y trouve aussi de très belles pierres meulières.
Chiraz n’est pas un centre de tissage comme on est supposé le croire. Il n’y a pas d’ateliers ni de métiers chez l’habitant. C’est par contre, un marché approvisionné en petits tapis par la production des tribus nomades qui campent aux alentours : Kashgaï, Khamse, Basiri,…
Ces tapis sont à motif géométrique. Le champ est couvert par un ou plusieurs médaillons et parsemé de figures stylisées. Les teintes sont sourdes, chaudes, parfois ocre.
Les laines sont brillantes (chèvres de mohair). Tapis souple, décoratif, orné souvent d’animaux domestique et de personnages de forme naïve et primitive, ce qui lui donne un charme particulier et sans cesse renouvelé.
Tour à tour capitale des arts, de la pensée, du commerce ; trait d’union entre l’Inde, l’Asie mineure et l’Europe médiévale ; étape où transitent les caravanes riches de leur précieux chargement d’étoffes, d’épices ou de riz ; Chiraz, dans son étonnante histoire, a même été jusqu’à former le berceau d’une civilisation.
Au XIVème siècle Tamerlan l’adopta comme capitale de son Empire des Steppes au même titre que Boukhara et Samarcande. Il fit venir de Chiraz les maîtres d’œuvres de son génie artistique pour modeler, à l’image de cette cité, Samarcande qui continue aujourd’hui, malgré l’empreinte de l’art communiste, de ressembler à sa sœur lointaine.
De nos jours tout un héritage culturel subsiste, à travers lequel dominent une joie de vivre, un sens de l’humain, une profonde sérénité.
Enfin l’illustre Chiraz, qui transparait encore à travers quelques pièces choisies dans la production contemporaine, donne toute raison de croire que la valeur artistique de ces tapis sera promue à un grand avenir dans l’évolution future de notre société.
